Chroniques, fragments et sentiments

Newsletter de fictions : nouvelles et théâtre en feuilleton

image_author_Sarah_dv
Par Sarah dv
11 mars · 0 mn à lire
Partager cet article :

Poème

3/

Elle sentait la maison de campagne, 

Elle ne portait pas de parfum.

Un peu de la céréale, 

Un peu de la craie des murs 

Et des cheveux d’enfants lorsqu’ils ont bien couru. 

C’était sucré, un peu aigre comme il faut.

Je cherchais, 

Comme un 15h d’été, caché dans un ourlet. 


Je cherchais.

C’était aussi ses bras, sa nuque, son dos, 

C’est aussi tes bras !, ta nuque !, ton

Elle cognait dans mon nez de rire dans son manteau.

Quand elle me colla sa bouche c’était de nouveau le sel, l’éther,

C’était l'alcool. Sa bouche enfonçait mon cerveau.


Nous nous tenons à l’entrée.

Après le professeur, je chuchote. Je dis les mots 

Champ, été, maison,

Je dis, qu’est-ce que je parle.

Elle soupire, elle me regarde,

Elle dit ben, mon futon. 

Ton futal ? 

Non, mon futon, je dors sur un futon.


Je l’embrasse depuis une semaine, dans le couloir je la suis,

Cette fille verticale et l’idée de son lit.


(illustration : Sans titre, encre sur papier, Zao Wou-Ki, 1972)